Perpignan, le 12 septembre 2020 – Marc Ledoux

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L’anthropopsychiatrie racontée à Noémie 

4- Les verbes qui vont définir, délimiter chaque zone de la vie : le vecteur P, paroxysmal

Contact

C

Sexuel

S

Paroxysmal

P

Moi

Sch

Aller- venir Avancer – reculer Entrer – sortir Ouvrir – fermer

                                       

                                                 Le seuil

La troisième dimension de la vie, le vecteur paroxysmal, est délimitée par les verbes entrer et sortir.

Dominique Arban, qui est une spécialiste de Dostoïevski, a écrit un livre dans la collection Solfège, sur sa biographie, et elle aborde les choses, non pas par les personnages mais par le seuil, l’espace. Tout se passe chez Dostoïevski, sur le seuil de la porte, il laisse rarement entrer quelqu’un, les décisions de tuer ou pas tuer, de négocier, de se mettre en question… souvent cela se passe sur le seuil, sur le paillasson. C’est un endroit difficile. On peut glisser. Il y a toujours la mort, le meurtre… et toujours la réparation. Pour dire que le passage du sexuel au paroxysmal a à voir avec le seuil.

Quelle est la différence entre avancer-reculer et entrer-sortir ? Cela veut dire qu’il y a un tiers, un point qui délimite : sors de la chambre, entre ! Dans avancer-reculer, il n’y a rien. Cela peut amener jusqu’à la mort. Il n’y a rien qui peut arrêter la séduction, sauf nous-même. Mais là, il y a quelque chose qui nous dépasse : une porte ; entre ! sors ! La porte c’est le point, cela délimite. S’il y a un point, il y a un espace qui ne va pas être comme l’autre. C’est la porte qui délimite un espace. 

Où est-ce qu’il n’y a pas de porte ? Dans quelle structure n’y a-t-il pas de porte ? Dans l’inceste. Dans les familles incestueuses, tu n’as pas besoin de faire de dossier, tu vas chez eux, et il n’y a pas de porte. Il y a de plus en plus de familles incestueuses. Il y en a toujours eu, énormément. Mais ce n’était pas en public, elles se cachaient, cela n’avait pas de répercussion sociale. Mais maintenant, c’est beaucoup plus public. Il y a beaucoup plus d’investissement juridique et autre, beaucoup plus de meurtres ! Dans une structure incestueuse, il n’y a pas de porte. Dans la maison, tout est pareil. Il n’y a pas de différence. C’est pour ça que c’est interdit. 

 

Le bonheur, c’est une connerie. Cela n’existe pas ! Si on connaît un peu le vecteur P, on arrêterait de parler du bien-être et du bonheur. Le bonheur, c’est simplement dialectique, mais ce qui est plus universel, c’est le malheur. Le malheur de vivre, c’est à dire que tu vas respecter un interdit pour vivre dans ton nom-propre. Et c’est pas rigolo. Respecter qu’il y ait des différences, des interdits… tous ceux qui parlent du bonheur, ils n’ont jamais lu la Bible sur le paradis. C’est une mythologie, une vérité. Sors du bonheur ! Dante. Sors du paradis ! Et tu vas errer mon coco à travers le purgatoire. Dostoïevski, c’est pleins de « sors, réfléchis et après tu entres » et on verra comment tu reviens… avec une culpabilité, une révélation, une rationalisation… les frères Karamazov, chacun va revenir avec quelque chose dans son sac, de la passion du christ, du sacrifice, etc… Je comprends qu’on pourrait tuer notre père, mais je le nie. Chacun revient avec ce qu’il a amené dans son voyage d’entrée et de sortie. 

Le seuil. La porte. Dans l’inceste il n’y a pas de porte. C’est interdit pour pouvoir donner forme au paradoxe de la vie qui est une épreuve. Tu vas respecter ça et tu vas grandir psychiquement, existentiellement. Dans l’inceste, on ne grandit que dans le corps mais pas dans son âme, dans son existence. On a un contraste dans l’inceste entre le corps et l’existence qui est en rupture. Et il y a des situations incestueuses qui sont affreuses car il y a des dysmorphies corporelles dès la naissance ! Il y a un écart dès la naissance entre le corps et l’existence. Et l’existence est remplacée par la vie. Ils vivent. C’est tout. Et ils montrent avec quoi ils vivent. Ils ne peuvent pas sortir d’eux-mêmes. Ils montrent ce qu’ils ont : un corps, des seins nus, qu’ils montrent au monde. C’est la seule chose qu’ils ont…Ce paradoxe, pour pouvoir vivre, suppose qu’il y ait une porte, que je puisse me retirer, que je ne sois pas sous le regard de tout le monde, que je n’aie pas besoin de vêtements pour me couvrir, j’ai un espace qui me couvre. 

C’est très compliqué maintenant. Tous ces mouvements pour être protégés, c’est très bien… mais l’autre ne peut même pas regarder… ou s’il y a un tout petit peu d’inceste, « tu as vu comment il me regarde ? Je vais porter plainte ». Il fait une petite remarque sexiste, « je veux porter plainte » parce que je suis dans une fragilité incestuelle ! Il n’y a plus de jeu. On est dans le trop des deux côtés. Trop de légalisme. Trop peu de jeu. C’est très compliqué pour trouver un consensus et la bonne mesure. 

Dans le paroxysme, les deux facteurs épileptique et hystérique

P

Troubles paroxysmaux

e hy
épileptique hystérique
Éthique Morale

 

L’interdit, facteur e, ne pas faire du mal à l’autre, ne pas être nocif, comme on dit aux petits : ne pas faire à l’autre ce que l’on n’aimerait pas qu’on fasse à soi-même. Je ne sais comment transmettre ce message avec les réseaux sociaux. C’est qui l’autre ? l’Autre, le grand Autre, il s’incarne vraiment, il est anonyme. Ça devient extrêmement difficile. Avant-hier, il y avait un énorme problème en Belgique, des Flamands connus avaient mis des photos d’eux nus sur un réseau whatchat, et hop, cela s’est diffusé partout ; un chanteur a porté plainte et c’est devenu public. C’est qui l’autre ? On peut pénaliser ça de dix à vingt ans de prison.

Franck : si tu mets un nu sur Instagram ?

Marc : oui ! Mais va le trouver. Ça passe maintenant par TikTok et les petits jeunes, donc va le trouver l’autre. Donc on passe du vecteur sexuel au vecteur P uniquement dans sa dimension de punition. Est-ce qu’il y a un interdit qui a été inscrit chez quelqu’un, mais comment l’inscrire ? Le vecteur P devient très compliqué. Quand Szondi avait installé ça, il n’y avait pas encore les réseaux sociaux. On doit toujours réfléchir comment faire pour que le vecteur P tienne. Le système juridique doit toujours courir derrière pour s’adapter. C’est compliqué. 

Facteur hy : interdit de ne pas pouvoir être éprouvé pour devenir quelqu’un. Le bonheur gratuit est interdit. Les plaisirs adamiques sont interdits. On ne mange pas de pomme uniquement pour son goût. Le plaisir fonctionne dans un ensemble de la vie. Dans le vecteur P on arrive dans une zone de délimitation. La porte qui va délimiter l’approche de l’autre qui passe par le respect de l’autre, la responsabilité de l’autre, c’est à dire, je réponds de ce que j’ai fait. Là, la psychothérapie a peut-être un sens. Quand on est devant sa responsabilité, celle de devoir répondre et d’obéir. L’obéissance c’est prêter l’oreille à l’autre. Est-ce que j’ai la capacité d’entendre et d’écouter ? Il y a pleins de malades à La Borde qui disent « ici, on ne fait que parler, mais jamais personne n’écoute, et pourtant, vous êtes formés pour écouter… » C’est plus difficile d’écouter que de parler. 

Le facteur hy, il prend forme là, dans répondre et obéir, et si tu peux répondre et obéir, tu peux traverser l’inceste qui est dans chacun de nous et arriver dans la possibilité d’être quelqu’un de singulier, de différent des autres. On a rajouté toute cette thématique kantienne de l’impératif catégorique. Il n’y a pas de responsabilité individuelle dans cet impératif catégorique. Regarde Eichmann. Hannah Arendt, l’avait bien compris. C’était un clown, un personnage ironique. Il obéit à la lettre à l’impératif catégorique de Kant : « fais personnellement ce qui correspond à une obligation universelle ». Dans son monde, il obéissait en vertu de l’impératif catégorique à ce qu’universellement le nazisme voulait. Il était un administrateur très zélé, qui faisait son travail à la perfection. … Schotte en avait parlé un mardi soir à propos de ce texte de Lacan « Kant avec Sade », il disait qu’il n’y avait pas de lien clinique et qu’il fallait plutôt aller voir le vecteur P… 

Cette épreuve de respecter les interdits de la loi… est-ce qu’on va nous donner un cadeau ? Entrer dans la loi, n’est-ce qu’une punition ? C’est quelque chose qui met des limites et ces limites nous empêchent de vivre, de nous épanouir ? Non ! Je vous conseille absolument le livre de Danielle Roulot Paysages de l’impossible. Danielle était une intelligence énorme. Elle a rassemblé un recueil d’articles dans ce livre. Difficile, car sa formation d’origine était la physique et la chimie, donc les mathématiques et la logique, et dans ce livre elle inscrit la psychanalyse dans un système logique. Donc elle découvre, avant les autres, la logique psychanalytique. Et c’est extraordinaire. Elle disait : « ah, j’aurais dû mettre plus le vecteur P là-dedans…  Marc, tu le fais »… C’est à dire : sors de l’inceste, sors de la chambre des parents, et si eux ne sont pas capables de le dire, je sors moi-même, ou je vais demander à quelqu’un de sortir. Qu’est-ce que je vais faire seul dans cet espace ? Elle essaye de définir quel est cet espace qu’elle appelle un espace logique. (Michel Balat l’a aidée à faire ce livre, c’est sa logique à lui, c’est superbe, mais pas facile). Donc, cet espace isolé dans lequel je me retrouve seul : le tiers exclu. Mais comment je vais survivre ? L’âme sera compensée par la création d’un fantasme. La voie royale au concept de l’inconscient, c’est le rêve, et la voie royale de la vie à l’existence, c’est le fantasme. Maldiney, qui parlait beaucoup de la vie et de l’existence n’a jamais parlé du fantasme. 

Nathalie : on en reçoit beaucoup des familles en pédopsy où les mamans sont dans des injonctions paradoxales où elles disent aux petits garçons « sois mon petit mari » et en même temps quand le gamin va dans ce sens-là, ils se font ramasser par la mère…

Marc : ce qui m’aide dans le travail, c’est Dolto : claire, simple, elle était vraiment dans le vecteur P quand elle travaillait. Pour moi, Dolto a toujours été l’incarnation du vecteur P dans son travail avec les petits, et en même temps, avec un respect absolu mais dans une obéissance absolue à l’inconscient. Mais pour elle l’inconscient c’était Jésus, donc, quand on y croit, on obéit à Jésus. Et elle disait que si les parents venaient avec un enfant, c’est que c’était l’enfant qui avait donné signe de venir, et si ce n’était que les parents qui demandaient la consultation, elle les renvoyait car elle disait qu’elle ne s’occupait que des enfants. Il y a beaucoup de gens qui disent s’occuper des enfants mais qui en fait ne s’occupent que des parents, parce que c’est difficile de s’occuper des petits. Comment parler à quelqu’un qui a quatre mois ? Va lire les séminaires d’enfants de Dolto. Elle pouvait dire : « madame, si vous n’êtes pas satisfaite avec votre mari, changez ! Mais laissez votre enfant tranquille. …Ce n’est pas un objet de commerce, d’échange ». Et ce n’est pas vrai qu’elle était incestuelle. Il y a quelques mois, des connards ont repris un extrait d’interview pour inventer n’importe quoi. 

Le vecteur P, c’est toujours la place de l’enfant. On le fait sortir. Si on ne l’a pas fait sortir, c’est beaucoup plus compliqué. Il faut être extrêmement prudent. C’est toujours à l’enfant qu’il faut parler. C’est un peu mon métier, c’est ce que j’aime le plus. Les petits. Et demander aux parents si tu as le droit, là, tu es dans une position d’otage. Le porte-parole de quelque chose qui n’ose pas se dire. Oser. La position contactuelle. La chose la plus difficile au monde. Demander aux parents si tu peux parler à l’enfant. Demander aux parents s’ils seront là. …

C’est quoi le fantasme ? Le petit dit : « tu m’as mis à côté. Il y a une porte. Mais il y a une fenêtre d’où je peux vous regarder. Même si il n’y a pas de fenêtre, même si je ne vois rien… le mur est une fenêtre et je mets mon oreille pour écouter… » Il y a des dessins animés où il y a une oreille qui regarde par la fenêtre. Il ne faut pas s’appeler Paul Claudel pour dire c’est le regard qui écoute ou c’est l’oreille qui voit. C’est superbement poétique chez Paul Claudel. Il a touché une zone existentielle extraordinaire. C’est la matière pour former un fantasme. Je n’ai rien vu ! Mais j’ai regardé ! Et ça m’a construit des choses. Alors le névrosé normopathe qu’on est tous : « ce n’est pas vrai ce que tu racontes. Tu mens ». « Si, si je vous ai vu manger un gâteau dans votre chambre, vous avez regardé tranquillement la télé … » et d’ailleurs, il ne faut pas croire que les enfants sont intéressés par la vie sexuelle des parents, ils en ont rien à foutre, c’est Freud qui a accentué ça, la scène primitive, c’est l’obsession de Freud pfffff !!!. 

Les enfants sont plutôt intéressés par les choses que les parents font et qu’ils ne peuvent pas faire. Eux, c’est la playstation. De quel droit, les parents se permettent de regarder la télé et de me foutre dehors ? Même si les parents sont très obéissants aux enfants, pour éviter les conflits et la merde, … là on retombe dans l’inceste. Le tiers fout le camp et on fabrique un petit tout-puissant. Un bandit. Le fantasme, ça veut dire la différence entre voir et regarder. La différence entre la vue et le regard : la vue, c’est la perception, le regard, c’est la construction du fantasme. Et c’est pareil pour l’oreille. J’ai entendu… et ça va vite les fantasmes. 

Freud a eu ce génie de dire qu’il y a des fantasmes originaires qui ont une structure phylogénétique, c’est à dire qu’ils sont inscrits au début de la vie. Il y a un livre qui est un must de Laplanche et Pontalis : Fantasmes originaires, fantasme des origines, et origine du fantasme. Là, ils parlent de l’instinct pour dire que c’est quelque chose de phylogénétique, qui est inscrit dans l’être humain tout court. Le retour au sein maternel veut dire « d’où je viens ? ». C’est bien de se dire que je suis né dans un chou, ou alors apporté par une cigogne. Comme… le père Fouettard… et il y a le fantasme de la castration, de la scène primitive et de la séduction. Voilà les quatre fantasmes originaires. 

Le fantasme originaire de la séduction pose maintenant un problème à la justice. Moi, je crois toujours le petit qui va dénoncer. Je le crois et on verra… C’est compliqué. C’est une position très subjective et moi, je ne m’en sors pas. Je peux dire à la mère « porte plainte » et elle peut répondre : « mais ça me plait que le papa s’occupe de son enfant »…c’est compliqué. 

Le fantasme est un poison. Gift. Cela veut dire don mais aussi poison. … Je te donne quelque chose mais c’est aussi pour t’empoisonner. Comme dans les films. Mais cela devient de plus en plus la réalité. Le don, c’est un poison, mais pas seulement psychiquement… dans des cultures lointaines, quand on donne quelque chose dans une famille, … quand on donne quelque chose à quelqu’un, le don et le contre-don. C’est dans le vecteur P tout ça. 

Est-ce qu’on peut par-donner ? Le texte de Derrida sur le pardon, pour moi un des meilleurs, le jour du pardon, c’est universel. C’est le vecteur P qui permet qu’on se pose la question du pardon. Il faut passer par une crise pour pouvoir pardonner et demander pardon. 

Pour arriver à e+ il faut passer par hy+ et hy-

Donc on passe par les facteurs de travail (hy+, hy-) qui sont des facteurs de crise. Comme préparer un rituel pour demander pardon, tu vas être soumis à une crise.

Farid : ce n’est pas nécessaire.

Marc : alors s’il n’y a pas crise, ce n’est pas possible d’accepter ou de demander pardon. La crise, cela peut être : « je refuse de manger ma soupe. Ma mère m’a préparé ma soupe et je refuse de la boire ». C’est une crise. … la crise est un appel à ce que cela va produire. On n’a pas besoin de centres de crise. On est tous en crise, plus ou moins…  pour voir ce que cela déclenche. Est-ce que cela provoque un changement dans la maison ? Après c’est possible de pouvoir organiser un pardon. 

Donc, en s’appuyant sur Nietzche, c’est là où Szondi dit qu’on peut sortir du ressentiment. Nietsche est le seul à avoir donné une explication extraordinaire sur le ressentiment. C’est Schotte qui avait proposé à Szondi de lire les textes de Nietzche sur le ressentiment. C’est la seule possibilité de sortir du ressentiment. Sortir ! Seule possibilité de ne plus en vouloir aux gens… seule possibilité de ne plus avoir de rancune. Nietzsche dit « c’est le ressentiment qui va donner forme aux affects brutaux ». Et Szondi avait défini dans le vecteur P, le facteur e- qui représente les affects brutaux : la jalousie, la haine, la médisance, la violence, l’agressivité, l’envie, et à l’inverse, les affects … biens… la tendresse, la douceur… bon, ce n’est pas énorme comme bagage pour l’être humain… les affects mous… ce sont plutôt les affects bruts qui se transforment. C’est le ressentiment qui va faire émerger des affects bruts. Quand on a du ressentiment pour quelqu’un on sera très vite repris par la jalousie, la paranoïdie, par l’envie. Jalousie, c’est vouloir être à la place de quelqu’un, l’envie c’est vouloir ce qu’il a, c’est simple la différence. Mais ce n’est pas simple pour vivre. 

Anne : comment sortir du ressentiment ?

Marc : oui ! Contrairement à Mélanie Klein qui dit que les affects bruts sont là comme ça, Szondi dit que c’est par le ressentiment que l’on a accès aux affects bruts. Comment on en sort ? Nietzsche dit qu’on n’en sort pas. Il n’a pas tort. Il le justifie. Derrida dit qu’on en sort par le pardon, mais comme le pardon est presque impossible… l’être humain ce n’est pas quelque chose de glorieux. On n’entend plus ça. Tout est pris dans ce mensonge absolu du bonheur et du bien-être et dans la consommation du bien-être. C’est un commerce inouï. C’est affreux. C’est une Israélienne qui a écrit sur la consommation du bonheur, Eva Illouz, son approche est superbe.  

Cathy : il y a la phrase d’Aragon « qui parle du bonheur a souvent les yeux tristes »

Marc : oui ! Affreux. Le dernier d’Eva Illouz est sur la fabrication des émotions. Donc ce n’est pas par là qu’on va sortir du ressentiment. 

Anne : les sectes !

Marc : non, pas forcément. Coca cola, Amazon, la pharmacologie vivent là-dessus… les ostéopathes, les magnétiseurs… allez, un peu de bonheur… Il n’y a qu’un moyen pour sortir du ressentiment, c’est le pardon. Il n’y a pas un seul enfant au monde qui n’en veuille pas à ses parents, pas un ! S’il n’a pas de ressentiment, il est mal parti. Et on est tous enfant.