Perpignan, le 12 septembre 2020 – Marc Ledoux

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L’anthropopsychiatrie racontée à Noémie 

3 –  Les verbes qui vont définir, délimiter chaque zone de la vie : le contact et le sexuel

Contact Sexuel Paroxysmal Sch (Moi)
Aller – venir Avancer – reculer Entrer – sortir Ouvrir – fermer

Quels sont les verbes qui vont définir, délimiter chaque zone de la vie en la différenciant du reste ? On va définir les différentes zones de la vie en fonction de la psychopathologie. On peut faire une sorte de lecture phénoménologique, c’est à dire un retour aux phénomènes, retour aux choses-mêmes, au plus proche possible. Par exemple, rendre compte d’une consultation clinique est extrêmement difficile. C’est un exercice absolu de phénoménologie de pouvoir s’approcher aux choses-mêmes, à ce qui émerge là. Sinon, on arrive dans la description, dans l’objectif, dans le jeté. Ce n’est pas la peine. Si tu veux faire une formation de psychiatrie, il ne faut pas aller dans la description. Cela ne va pas. Il faut essayer d’aller vers marcher et sauter. Pas le jeter. 

Au début le couple de verbes (c’est à dire les verbes dans l’opposition, dans le contraste, parce qu’on part dans l’anthropopsychiatrie), qu’est ce qui définit la vie : bouger (Von Weizsäcker). Comment ça bouge ? En opposition, en contraste. C’est là où on peut saisir quelque chose. Entre les extrêmes : maladie/santé, matin/soir, jeune/vieux… cette opposition entre les contrastes va définir ce qui bouge. 

Est ce qu’on est capable d’assumer les contrastes ? Est-ce que les contrastes sont en contradiction logique ? Jusqu’au début du XXe siècle, la logique était contradictoire. Le principe du tiers exclu, etc… on est tous aristotéliciens. Quand Von Weizsäcker arrive il dit que non, la logique, c’est de l’antilogique, les contradictions sont pleines de sens. Un symptôme est plein de sens ! Ce mouvement qui est défini dans ce champ logique des contrastes n’est plus défini sur un mode prédicatif comme chez Aristote mais plutôt comme une antilogique (qui est la logique de Von Weizsäcker quand il parle du corps).

Quels sont les verbes qui délimitent chaque zone de la vie dans ce mouvement qui assume les contrastes ?

Contact Sexuel Paroxysmal

La confrontation à la loi

Sch (Moi)

Qui suis-je ?

Aller – venir Avancer – reculer Entrer – sortir Ouvrir – fermer

La base : l’appui, aller – venir. Qu’est-ce qui est le plus singulier dans aller – venir : c’est quelqu’un qui marche. C’est tout. Si je ne marche pas, je meurs. Si on ne me permet pas de marcher, je meurs. Je ne marche pas de quelque part vers quelque part. Il n’y a pas d’intentionnalité dans cette marche. Il n’y a pas de but, pas de finalité. L’activité pulsionnelle, l’action de marcher n’a pas d’intentionnalité mais une dynamique. Ce n’est pas simplement marcher mais faire des allées et venues. Là, c’est la psychiatrie. Quand on inscrit quelqu’un dans ce mouvement cosmique, faire des allées-venues, sans direction et sans point d’arrêt, il est le lieu où ça a lieu. Il n’est pas concerné mais c’est en lui que les choses se passent. Ces allées-venues, on a appelé cela le foyer des sensations.

Anne : c’est le traverser ?

Marc : non, il n’y a pas de traversée. Quand on traverse, on passe d’un lieu à l’autre

Anne : non, il est traversé !

Marc : non ! Je fais une parenthèse : quand on est traversé, cela touche, comme dit Maldiney, à la chose la plus effroyable au monde : être fait. Quelqu’un qui est traversé, c’est parce qu’il est fait, il ne fait pas. On est dans la dimension de la psychose. Je suis dans la main des autres, et je ne sais pas ce que les autres vont me faire. C’est la dimension psychotique de nous tous. Je remercie toujours les malades car cela demande un énorme effort de s’adresser à quelqu’un dont on ne sait pas ce qu’il va nous faire. Quel effort ! Quand on est dans la main de quelqu’un et qu’on ne peut pas se situer vis à vis de celui-ci, on risque d’être fait par lui. 

L’aller-venir se voit dans la psychopathie, dans la toxicomanie. La psychopathie, c’est être éprouvé de vivre. La psychopathie, fondamentalement, cela n’a rien à voir avec son rapport à l’autre, dans son rapport à la société. C’est être éprouvé à vivre. La première chose avec quoi on vit, c’est de se sentir vivant. Quand un déprimé mélancolique peut dire : « mais, ça fait vingt ans que je suis mort. » si on pouvait un peu lui donner le sentiment de vivre, de se sentir vivre, des sensations de vivre, de devenir un peu toxico… un mélancolique qui va trouver un peu des produits pour se sentir vivre… superbe ! Freud a raison quand il dit que le premier des toxicos, c’est le mélancolique. La vraie anthropopsychiatrie c’est de réfléchir à tous ces rapports […] et pas de répéter que Freud a dit ça ou ça […] Si tu fais de la psychiatrie, il faut réfléchir. Si tu ne lis pas, ce n’est pas la peine de faire de la psychiatrie. Mais il faut aussi le mettre dans la dialectique… lire ne suffit pas. 

Je me sens un peu un élu de Dieu pour pouvoir m’occuper des gens qui me font confiance, qui me laissent entrer dans leur chambre. Je pourrais les voler, mal leur parler, faire des conneries pas possible. De quel droit tu donnes un médicament ? Tu as déjà pris du clozapine ? Du leponex ?

Franck : Tu as pris du leponex par erreur ?

Marc : oui, oui, je me suis trompé. Je voulais prendre du lexomil pour dormir et je me suis trompé. Et j’ai pris du Léponex. Et je me suis dit : mais comment c’est possible que les gens supportent ça ? Essaye, tu vas voir.

Celui qui souffre de s’éprouver à la vie, cherche dans le mouvement des allées-venues de se sentir vivre. Toutes les sensations d’objets toxiques (on est dans le jeté), c’est pour avoir un lieu où on se sent vivre. Un toit. Une ambiance portante. Une ambiance qui crée des entours. Des autours qui font des entours. Ou l’inverse. L’entourage. C’est le mot clé de toute thérapeutique basale

Est-ce que nous ici on s’occupe de l’entourage ? Chez les psy, souvent, on oublie de créer l’entourage. Un toxicomane grave, il va chercher n’importe quel produit. La différence entre les objets est leur composition, mais sinon comme activité psychique, c’est la même chose… alors, est-ce qu’on peut remplacer les objets par quelque chose d’autre à l’intérieur de soi-même qui fasse fonction de donner le sentir de la vie. Et pas le sentiment ! Il faut bien faire la différence entre le ressenti de la vie et le sentiment. Le sentiment est une invention de la psychologie, donc cela ne vaut rien. Les émotions, Lacan en fait l’étymologie et ce n’est pas une faculté psychologique. Non ! Et pourtant on nous a appris ça à l’école. Alors c’est terrible, ça fait des dégâts pas possible. 

Donc pour les toxicos, il faut leur donner des bases de pouvoir se sentir vivre dans leurs allées et venues : un toit, à manger, un entour, des autours, les prendre par la main pour faire des allées et venues, être avec eux quand il y a une traversée à faire. … on est des bricoleurs de l’impossible. Dans la psychothérapie institutionnelle, faire en sorte que les toxicos qui souffrent de la maniacalité de la vie soient présents avec les autres patients : qu’il y ait une hétérogénéité dans l’accueil des patients1. Essayer d’être là pour faire des entours : on est des bricoleurs de l’incurable. Quand on refait la trajectoire de ces gens, c’est souvent l’horreur, et qu’on ne veut pas reconnaître. Le viol, les bas-fonds de la vie, la violence, la survie, les bandes où l’autre n’existe que quand on a besoin de lui et puis après c’est fini, avec une impossibilité du lien. Quand on essaye de faire un lien avec un toxico, ça casse. 

Est-ce qu’on peut transformer l’aller et venir en tenir ?

 

Contact Sexuel Paroxysmal Sch (Moi)
Aller – venir Avancer – reculer Entrer – sortir Ouvrir – fermer

           

                        Tenir- Containing

Est-ce qu’il y a quelque chose dans ces allées-venues qui tient ? « J’ai décidé de ne plus boire ». Mais est-ce que ça tient ? Ça prend et ça tient.

Ce sont des nouveaux verbes qu’on avait trouvé avec Schotte. C’est un mot riche en français, c’est presque un mot racine, tenir. Et donc on va travailler sur les verbes dans leur dimension de mouvement : c’est à dire avec leur préfixe et leur suffixe. En plus, si on fait des traductions, ce que faisait très bien Schotte qui parlait parfaitement le néerlandais, le français et l’allemand, on peut découvrir la richesse qu’on ne peut pas saisir dans la traduction. 

Halten ! stop. Halten veut dire tenir en allemand. Stop et tiens et n’avance pas… le mot aussi en français est très riche : contenir […] toutes les réflexions de Winnicott sont là : containing : est-ce que c’est possible d’organiser une institution qui contient ?

À un moment donné, quand les gens travaillaient encore en psychiatrie et qu’ils n’étaient pas derrière leur bureau pour remplir des protocoles et ne rien faire, on avait des anges gardiens. Cela n’existe plus. Je n’ose plus dire aux toxicomanes de venir à La Borde. Plus personne ne travaille. L’ange gardien, c’est un entour (une personne du collectif) qui est là 24h/24. On est là auprès de son lit. D’ailleurs maintenant, on ne fait presque plus de perfusions dans les chambres […] ils ont raison de supprimer les électrochocs, car on n’est plus vigilants. Les électrochocs, ce n’est pas le fait de le passer, c’est qu’il y ait quelqu’un au moment du réveil. On ne sait pas combien de temps il faut. La psychanalyse est superbe dans sa théorie, mais dans sa pratique, c’est souvent une ordure. C’est le paradoxe de la psychiatrie. C’est superbe, mais dans la pratique…c’est affreux. Le livre noir de la psychiatrie a raison. Il faut le reconnaître. C’est horrible. … nous, on isole, mais ailleurs…on est des salauds.

Pour faire une cure pour un toxico… ils sont touchés dans la première zone de la vie de l’aller-venir. Je n’existe pas comme quelqu’un qui peut prendre une décision. Il faut être motivé pour aller dans une cure. … est-ce que tu as une demande ? Je m’adresse à qui ? À quelqu’un qui a une sensation de vivre ou à quelqu’un qui a une demande en son nom propre ? C’est pourtant facile à comprendre, hein Noémie ?…  alors les personnes qui ne sont pas psychiatres comprennent, mais ceux qui font des études de psychiatrie se défendent et souvent rigolent et se moquent de Marc Ledoux… on se moque de lui car il remet les choses en question […]. 

Cela m’a fait très mal quand Lydia (une grande toxicomane) est partie. On oublie ces patients aussi vite que les morts avec qui on n’a pas de lien utile. Je pèse mes mots : utile. Ce sont des gens qu’on oublie le plus vite possible sauf pour faire un séminaire ou pour écrire un livre comme psychanalyse de la toxicomanie… c’est obscène…  c’est terrible comment on oublie très vite les morts. Danielle, Sylvie… On a enterré des gens où personne n’est venu. Mais ce n’est pas un oubli psychotique ! Chez un psychotique, on ne sait pas où se trouve le deuil d’un mort. 

Contact Sexuel 
Aller – venir Avancer – reculer

             

                                     Tenir

Le passage du contact au sexuel, de l’aller-venir au sexuel, c’est quand dans le travail institutionnel, ça tient. Lydia, qui est une grande toxicomane, a tenu pendant le confinement. Et au moment du déconfinement, les gens sont revenus, on a lâché, elle n’a plus tenu. Elle a disparu et peut-être qu’elle est morte. 

Dans le vecteur sexuel on est dans cette logique de jeter. C’est là où il y a le clivage entre sujet et objet. C’est moi qui a l’activité de propulser hors de moi un objet. Je jette. 

Quelle est la dynamique de la relation ? (là on est dans la relation, on n’est plus dans le contact). Une relation j’espère que ça tient. Ce n’est pas l’amour qui fait tenir… la relation en français peut vouloir dire que ça tient et que c’est quelque chose de bien. En allemand, relation se dit bezieung, qui veut dire qu’il y a un rapport entre deux personnes mais qui est indéfini. Quelqu’un qui a écrit très bien là-dessus, c’est Hannah Arendt. Il y a des cocos chez Gallimard qui ont édité la correspondance de Hannah Arendt et Heidegger. Alors ensuite, elle a dû répondre sur la notion de relation, et bezieung, un rapport entre les gens. En français, quand on dit relation cela veut dire bezieung, un rapport entre un objet et celui qui jette devant lui. Quelqu’un ou quelque chose. Mais un rapport cela ne se définit pas. Et ce rapport entre l’un et l’autre est marqué par avancer et reculer. Et ça, c’est la richesse de la langue française. On ne l’a pas dans la langue germanique. Avancer – reculer, c’est une structure universelle depuis l’enfance, c’est jouer à cache-cache. Le jeu de cache-cache est peut-être le jeu le plus extraordinaire au monde. Roger Caillois dans son livre sur le jeu donne un commentaire magnifique sur le jeu de cache-cache. Le rapport entre l’un et l’autre est un rapport qui se construit en évitant l’en-face.

Si la psychiatrie pouvait prendre exemple sur le jeu du cache-cache, on serait libéré de l’en-face. Il ne faut jamais aborder quelqu’un par l’en-face, il ne faut pas aborder la maladie par l’en-face. Par exemple, un accident, une fracture de jambe, il faut l’inscrire dans sa pathogenèse. Dans la pathographie. Dans une écriture de la mise à l’épreuve de la vie. Dans le jeu de cache-cache, mesurer l’apparaître-disparaître, mesurer l’absence-présence… Freud dans le for-da, décrit de façon substantive l’absence-présence, mais pas la dynamique, pas le mouvement. Quand il y a l’apparition, ou la disparition, l’enfant est marqué par le ressenti. La séduction, plus tard, pour avoir le corps de l’autre, c’est exactement la structure du cache-cache. Qui est séduit et qui est le séducteur ? Ce sont les deux. Quand ça marche la séduction, c’est un jeu. Quand cela ne marche pas, c’est un jeu aussi. Ce n’est pas une catastrophe. La séduction est une structure universelle. 

Freud a essayé de mettre un suffixe um- pour mettre du mouvement dans le substantif, mais il n’y arrive pas. (La séduction se dit verfuhrung en allemand). Kierkegaard a essayé dans son Journal du séducteur. Mais il n’est pas arrivé à ce jeu de cache-cache. Presque. C’est qui Don Giovanni ? Un don juan, c’est quelqu’un qui incarne la mort. Car il ne peut pas jouer. S’il joue, c’est toujours le même jeu, donc c’est la mort. Quand il séduit quelqu’un, c’est une question de vie et de mort. Il ne peut pas aimer. Il ne peut pas avoir un rapport où quelque chose lui échappe. Il ne peut pas jouer. Si bien qu’à un moment donné, il n’y a plus rien à avoir. C’est mélancolique. Kierkegaard était un clinicien absolu car il découvre le rapport entre avoir dans la séduction et la mélancolie. Le mélancolique, s’il pouvait tomber furieusement amoureux (ça arrive, mais rarement), il peut continuer à vivre. Mais malheureusement, dramatiquement, c’est seulement « avoir » quelqu’un. Ce n’est pas tomber amoureux. d+, c’est pour avoir quelqu’un. C’est une étape de la mort. Kierkegaard était le livre de chevet d’Oury. Oury était très déçu que Lacan, qui pourtant l’avait promis, n’a jamais fait d’année sur Kierkegaard. Et il a fait trois séminaires sur le nom du père… c’est dommage. Le livre qui réalise cette dialectique entre le cache-cache et la mélancolie, c’est traduit parfois comme La maladie à la mort, parfois comme La maladie de la mort. Ils n’ont jamais tranché. On est inscrit dans cette présence/absence. 

Toute cette question de la sexualité est dans ce contraste vivre/séduction et la mort. Lacan a pris ça comme « la petite mort » dans les relations sexuelles, dans la répétition etc. Szondi n’était pas intéressé par ça. Pour Szondi, le texte le plus extraordinaire de Freud est Trois essais sur la sexualité. Lacan dit que trois livres de Freud sont importants : Der Witz, Psychopathologie de la vie quotidienne et Traumdeutung. … 

Pour Szondi, il y a un autre texte de Freud, très difficile : Le problème économique du masochisme. Le cache-cache (absence/présence) se montrer, et à partir de cette activité de savoir l’objet à qui on a à faire… ce qui se cache : c’est le masochisme. Et c’est le point pivot du travail de Szondi. Dans la sexualité, le masochisme, c’est quelqu’un qui se cache et qui se montre, 

(hy-!) c’est le masochisme dans le vecteur paroxysmal. Le masochisme, ce n’est pas seulement dans le vecteur sexuel. C’est la trouvaille de Szondi… le masochisme c’est : je me cache et je me montre dans ma douleur à l’autre que j’interpelle pour […] m’accompagner dans ma douleur, soutenir ma douleur, car j’y trouve mon chez-moi dans la douleur […] Pourquoi est-ce excessivement difficile de sortir quelqu’un de la douleur, parce qu’il se trouve chez lui là, il n’y a rien de plus tenace que le masochisme ! C’est pour ça que Freud a dit : « quel est le problème économique du masochisme ? », économique, veut dire gérer la maison, le pays ; comment gérer la douleur ? Parce qu’on ne peut pas quitter cette position comme ça… je crie, je hurle, si je n’ai pas le droit de crier chez moi, alors où je dois crier ? …je le montre là où ça se cache ? Et qu’est-ce qui se cache ? Le meurtre. Szondi est le premier à faire le rapport entre le masochisme et le crime. Et les plus grands crimes sont les crimes masochistes. « J’ai trouvé un instrument pour soutenir ma douleur ».

Fourniret est l’incarnation du masochiste criminel passionnel. C’est un homme qui pleurait aussi… les larmes on s’en méfie… c’est un homme qui pleurait quand il torturait « proprement » la petite Estelle,…  et quand ça se montre, parfois, c’est dans le meurtre. Freud n’a jamais, jamais fait le lien entre le masochisme et le crime. À la fin de sa vie, il a pu dire qu’il pouvait y avoir une pulsionnalité de destruction, de l’emprise, mais jamais crime. Et pas avec les gens qui souffrent de leur douleur. C’est criminel la douleur. C’est pour ça qu’on y tient. Quelle clinique institutionnelle fait le lien entre toute la sémiologie qui se construit comme un marché entre la douleur et le crime… la fibromyalgie, la clinique de la douleur, la clinique du burn out, la douleur chronique, la fatigue chronique, etc., c’est un marché énorme au niveau des psychothérapies, de la pharmacologie, de la médecine…

De temps en temps, je rêve que je parle à Szondi pour lui dire : ils n’ont pas encore fait le lien entre la douleur et le crime.

1 : Un des mots-clés de la psychothérapie institutionnelle, c’est l’hétérogénéité. Si le milieu n’est pas hétérogène, on est dans le cloisonnement. Pour qu’il y ait de l’hétérogène, il faut de la libre circulation. Il faut lutter contre la tendance à l’homogénéisation, ce qui est intéressant, c’est la tuché , la rencontre réelle de ce qui n’est pas soi. Mettez des alcooliques ensemble, ils n’auront qu’un désir, celui de boire ! Regrouper les malades par pathologies, c’est une tendance héritée de la bureaucratie. Jean Oury