Capture d’écran 2021-03-21 à 20.05.57

La paroxysmalité                                                                Martine Stassart

Martine Stassart est née en mai 1965. Etudes de Psychologie de 1983 à  1988.  Elle devient par hasard l’assistante de Jean Mélon en 1989. Elle le reste jusqu’en  juillet 95 où elle est titularisée “première assistante” après avoir avoir défendu sa thèse doctorale sur “Le choix vocationnel chez l’adolescent”. Elle entame aussitôt une carrière universitaire classique . Elle est actuellement titulaire de la chaire de “Psychologie de l’adolescence” à la Faculté de Psychologie de l’Université de Liège. Elle  combine cette activité avec celle de psychologue libérale , spécialisée dans les problèmes de l’adolescence. Sa collaboration active avec Jean Mélon rend compte de son intérêt porté au test de Szondi en ce qui concerne la paroxysmalité (et l’épilepsie) et les rites de passage, problèmes cruciaux de l’âge adolescentaire. 

Le caractère paroxysmal

Martine STASSART

Notre titre pourrait induire en erreur. En effet, ce que nous avons à dire ne relève pas essentiellement de la caractérologie ni de la typologie, mais plutôt de la psychopathologie générale. Il ne s’agit pas de faire de la typologie différentielle en opposant par exemple le caractère paroxysmal aux caractères schizoïde, hystérique, obsessionnel, paranoïaque, pervers etc. Il s’agit de situer la paroxysmalité dans le champ global de la psychopathologie, de juger de l’utilité d’un tel concept et, si cette utilité se confirme, de l’articuler avec d’autres pour essayer d’en dégager à la fois la spécificité et le sens.

Le concept de paroxysmalité a été introduit dans la psychopathologie par Léopold SZONDI. L’ambition première de SZONDI a toujours été de fonder la psychopathologie comme science, avec ses objets propres et ses lois. Pour ce faire, il tente de faire la part de l’essentiel et de l’accessoire dans la nosographie psychiatrique de son époque.  Il aboutit à redisposer les choses dans un certain ordre, et ce, à partir du concept de pulsion qu’il emprunte évidemment à FREUD.

Son acte décisif, auquel FREUD s’était refusé, et que personne d’autre n’a jamais accompli, aura été de dénombrer les pulsions, de les agencer entre elles au sein d’un système, de clôturer l’ensemble et d’affirmer que cet ensemble faisait structure, que c’est la structure-même du fonctionnement de l’être humain en tant que l’homme est animé, non par des instincts immuables, comme l’animal, mais par un jeu de pulsions dont le destin est imprévisible, ce qui fait que l’homme ne reçoit pas seulement sa détermination de la nature, mais des lois qui président à son destin, des lois, faut-il le dire, qui sont d’une complexité extrême dans la mesure où, comme disait NIETZSCHE, l’homme est « 1’animal qui n’est pas encore fixé », dans le sens d’une espèce pas bien définie, pas bien déterminée. C’est pour cela que l’humanité est une espèce qui n’a pas seulement une histoire mais qui a aussi un destin parce qu’elle a le pouvoir de progresser mais aussi de régresser .

Bref, pour SZONDI, les maladies psychiques ou mentales ne sont pas des maladies du cerveau ou de l’esprit mais des maladies pulsionnelles.

….. pour télécharger le pdf : cliquez ici