Sabine Goffart

Le vieillard déraciné            Sabine Goffart

Le vieillissement de la population est le phénomène social le plus spectaculaire de la fin du XXe siècle. On assiste à un accroissement considérable du nombre de personnes âgées, principalement des grands vieillards, avec corrélativement une augmentation sans précédent des maisons de retraite et de toutes les institutions qui sont censées répondre au besoin d’accueillir, héberger, soigner cette “nouvelle” population.

L’entrée dans le grand âge offre ou plutôt impose aux individus des modalités d’existence assez réduites. Tant qu’ils restent suffisamment autonomes et lucides, les vieillards gardent leur domicile propre et partant leurs modes de vie, cadre et habitudes antérieurs. S’ils ne parviennent plus à assumer certaines tâches quotidiennes -repas, toilette, travaux ménagers …. – ils peuvent bénéficier soit de services d’aide à domicile soit d’une prise en charge par un membre de la famille, solution qui leur permet de maintenir dans une certaine mesure leur rythme propre aussi bien que les liens relationnels avec leur entourage familial même s’ils sont presque toujours conflictuels.

Dès l’instant où les sujets âgés perdent une large part de leur autonomie, la décision d’un placement vient à s’imposer surtout lorsque surgissent des troubles mentaux.

Dans le cadre de cette recherche,notre intérêt s’est porté sur les personnes qu’on a coutume aujourd’hui de ranger dans le “quatrième âge”. Nous les avons rencontrées, pour les unes à leur domicile, pour les autres en maison de retraite. L’objet de cette étude est de comparer d’un point de vue psychodynamique le fonctionnement psychoaffectif d’individus très âgés résidant dans des cadres de vie très différents. Nous espérons de la sorte mettre en évidence les mécanismes psychiques qui sont activés lors d’un placement en maison de retraite.

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