REFLEXIONS SUR LA STRUCTURE PSYCHOSOMATIQUE ET SON APPROCHE A PARTIR DES TESTS DE RORSCHACH ET DE SZONDI
par Jean MELON
Le dévoilement progressif d’une « structure psychosomatique » par les psychanalystes parisiens Pierre Marty, Michel Fain, Christian David et Michel de M’Uzan apparaît comme une des acquisitions récentes les plus importantes de la recherche psychanalytique (9, 10, 21, 22, 23, 27).
A mon sens, la valeur de leurs découvertes ne tient pas seulement au fait qu’elles nous aident à mieux comprendre la signification des troubles psychosomatiques. Leur intérêt réside également en ceci qu’à travers l’élucidation du processus de somatisation, s’est enrichie notre compréhension du fonctionnement psychique de l’individu dit normal.
Comme on sait, les sujets atteints de troubles psychosomatiques ne nous consultent pas volontiers. En cela, ils se confondent avec l’homme de la rue, dont l’assurance se nourrit de la conviction bien arrêtée d’être une personne « normale ». Je ne crois pas trahir la pensée des auteurs parisiens en affirmant que le concept de « structure psychosomatique » recouvre un champ beaucoup plus vaste que celui des seuls malades psychosomatiques. Il englobe une majorité d’individus « normaux », la plupart des névroses de caractère ou de comportement, et nombre de psychopathes. Je m’expliquerai plus loin sur les raisons de ce rassemblement qui peut paraître insolite ou gratuit de prime abord.