Leopold Szondi, 1893 - 1986
diagnostic expérimental des pulsions (livre)

Léopold Szondi, psychiatre hongrois, a développé intuitivement une théorie pulsionnelle articulée autour d’un fameux test. Celui-ci fut mis au point en 1937 et appelé dans un premier temps « diagnostic expérimental des pulsions » et ensuite malencontreusement « test de Szondi ». Comme le dit Szondi lui-même «je n’avais jamais songé à gratifier du nom de test cette méthode de diagnostic de Psychologie profonde».

Bien plus qu’un outil d’évaluation, le test de Szondi permet l’investigation des processus pulsionnels à l’œuvre chez l’individu.
L’idée intuitive de Szondi était que la liberté et la contrainte déterminent le destin de l’homme. La contrainte selon Szondi se trouve selon une prédisposition génétique alors que la liberté se manifeste par la capacité de l’homme de transformer les tâches que lui imposent sa prédisposition et la vie.
Ce jeu de destin par la contrainte et la liberté devient manifeste dans des domaines importants de la vie : choix en amour, en amitié, dans la profession, la maladie et la mort. Recherchant une simplification dans la recherche des déterminants familiaux d’une personne, Szondi a développé une méthode basée sur le principe du choix. Dans le test on est invité à exprimer sa sympathie et son antipathie pour la photo de visages dont l’histoire clinique personnifie de manière radicale les facteurs spécifiques de la pulsion de l’homme.

Cette théorie a été revisitée par l’école catholique de Louvain autour de Jacques Schotte dans les années 1970 qui a permis de «dégager la structure cachée du schéma pulsionnel szondien». La base biologique génétique a été mise de côté pour favoriser une autre exploration des fondements analytiques, particulièrement la valeur structurale du schéma pulsionnel (Triebsystem). La conception des grands registres de la nosographie psychiatrique s’y trouve renouvelée : les thymopsychopathies, les perversions, les névroses et les psychoses. L’apport de la pensée de philosophes comme Henri Maldiney et la pathosophie de Viktor Von Weizsäcker ont été majeurs dans le développement de ces concepts.

 

Léopold Szondi, né Sonnenschein le 11 mars 1893 à Nytro (Slovaquie), est le deuxième des neuf enfants du deuxième mariage de son père Abraham Sonnenschein avec Rézi Kohn. En 1898, la famille déménage à Budapest. Bien que le père fût un cordonnier, il s’est entièrement consacré à l’étude de la Torah, des écritures talmudiques et hassidiques. C’est à l’âge de dix-huit ans que Léopold décide de changer son nom de famille en Szondi. Après son service militaire (Première Guerre mondiale) et la fin de ses études de médecine, L. Szondi travaille de 1919 à 1926 comme assistant de recherche pour le professeur Pal Ranschburg, psychologue expérimental, médecin et professeur curatif. De 1927 à 1941, L. Szondi travaille comme professeur et directeur du Laboratoire royal hongrois de recherche en éducation curative pour la psychopathologie et la psychothérapie au Collège d’éducation curative à Budapest. Sur la base de recherches familiales approfondies et autobiographiques, il développe une nouvelle théorie sur le choix de la maladie et du partenaire et sa propre psychologie des pulsions. En 1926 il se marie avec Lili (Ilona) Radvanyi (1902-1986). En 1928 naît sa fille Vera, puis en 1929, son fils Peter.

En 1941, Szondi perd ses fonctions d’État et tous ses titres d’enseignement et de recherche en raison d’interdictions professionnelles anti-juives. Le 29 juin 1944, la famille Szondi et d’autres “Juifs de l’échange” sont envoyés dans le «camp de Hongrie» de Budapest situé dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Le 6 décembre 1944, la famille Szondi est autorisée à partir pour la Suisse sur la base d’un troc avec plus de 1 300 personnes. Après un séjour dans le camp de réfugiés de Caux, Zurich devient la résidence de la famille Szondi jusqu’à la mort de Léopold. Grâce à un héritage généreux, L. Szondi crée la fondation de Szondi-Institut et l’Institut de formation et de recherche sur la psychanalyse générale et en particulier la Schicksalpsychologie au 30 Krähbühlstrasse à Zurich-Fluntern. L. Szondi reçoit à titre honorifique en 1970 le diplôme de docteur de l’Université de Louvain en Belgique et en 1979 de l’Université de Paris VII pour ses réalisations scientifiques. Il décède le 24 janvier 1986 à l’âge de 93 ans. Son épouse meurt peu de temps après, le 18 août de la même année, à l’âge de 84 ans.

(Source : Szondi Institut)