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L’évolution psychodynamique à moyen terme du choixvocationnel chez le grand adolescent

  Martine STASSART      Thèse de Doctorat en Psychologie Université deLiège

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Décider, verbe transitif, est emprunté (1403) au latin decidere, composé de de – et de caedere ,”couper “( voir césure), proprement “trancher, employé au sens figuré de ” trancher moralement”, souvent dans la langue juridique : “régler un différend”. Le verbe est d’abord employé dans la construction décider de : ” se prononcer sur une chose par une décision, un jugement”, revêtue ultérieurement de la valeur figurée : “être la cause déterminante de quelque chose” , en parlant d’un événement ( avant 1704). Au XVIe siècle,il développe son sens juridique : “régler un différend par un jugement”, en construction transitive directe (1546), transitive indirecte (1580) et pronominale – réflexive- (Montaigne, 1595), “se décider” , devenant ensuite usuel pour “trancher après avoir hésité”. Les autres sens remontent à la fin du XVIIIe siècle: Madame de Staël utilise pour la première fois la construction décider que, emploie le verbe au sens transitif pour :”amener quelqu’un à faire quelque chose”, et dans la construction “se décider pour” : “opter pour une chose ou pour une personne ” (1786).

Décéder, verbe intransitif , est emprunté (XIVe siècle) au latin decedere , de de- et cedere, s’en aller ( voir céder ), proprement “s’éloigner, partir, quitter”, spécialement dans l’expression “de vita decedere” :”sortir de la vie, mourir”. Le mot français est usité dans le langage administratif et juridique pour ” mourir”.1

“Décider, c’est choisir, et choisir c’est renoncer”, comme on dit communément. Aussi le choix, quand il résulte d’une décision au sens fort du terme, implique-t-il une limitation qui nous mène directement à la question des limites, limites qui ne sont pas seulement celles qu’impose la nécessité extérieure mais aussi celles, beaucoup plus obscures, qui proviennent de notre réalité psychique et plus spécifiquement de cette partie de la réalité psychique que nous appelons, faute de mieux, le moi. 

Le moi, si on le définit comme l’instance qui arbitre les conflits entre les exigences de la réalité matérielle et sociale, de la conscience morale, des idéaux et du désir, le moi se définit lui-même par ses limites et notamment par ce qui le “dé-limite” par rapport à tout ce qui n’est pas moi.

Un des problèmes cruciaux provient du fait que “le moi n’existe pas dès le début”2; ce n’est pas quelque chose qui existe en soi dès le départ. Le moi n’émerge que progressivement à l’existence, on ne sait pas très bien quand – la foule des théories à ce sujet témoigne de la difficulté d’arriver à un accord sur cette question de la “naissance” du moi – , et son développement ne s’achève vraiment qu’avec la mort.

Néanmoins, à un moment donné de la vie qu’on définit par le début de l’âge adulte – moment tout aussi difficile à préciser en termes d’âge que celui de l’avènement du moi -, le moi prend une forme idéalement stable et définitive qui se cristallise dans la personnalité ou le caractère et qui se définit par ce qu’il convient de nommer l’identité du sujet. L’identité est quelque chose qu’on “a”, et qui s'”acquiert”.

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